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15min avec Albertine

Dans l’atelier galerie de Maya Guidi, l’enfant demande à son papa: « Hé papa, c’est Albertine qui a fait la vache Marta? » Oui, en effet, c’est elle mais depuis plus de 17 ans, l’artiste a évolué et cherche toujours à se surprendre, à maîtriser son trait; elle prend des risques, peut-être un peu plus confiante par le succès rencontré (et tant mérité), mais se remet « toujours en jeu », acceptant les incidents de parcours, brisant l’ennui et prouve ainsi que rien n’est jamais finalement acquis.

Pour elle, Maya Guidi, c’est avant tout une histoire de confiance. Chaque deux ans, la galeriste offre une page blanche sur laquelle Albertine peut y dessiner ses instants. Ce rendez-vous habituel laisse donc à l’artiste assez de temps pour imager ses thématiques. Et pour célébrer les 10 ans d’Art7, Albertine à choisi de mettre en scène (au sens propre et figuratif) ses observations. L’artiste a inhabituellement vu grand pour cette exposition théâtrale, pour laisser place au vide tant dans la ligne claire que dans l’espace, à l’interaction de ses personnages et à l’histoire. Une recherche d’équilibre: « pas trop de couleurs, je ne veux pas d’art brut… cette femme (en montrant le dessin No4 exposé) fut longtemps sans couleurs jusqu’à ce que je trouve l’harmonie » dit-elle à l’enfant mais aussi à l’adulte et quand elle parle de ses dessins, Albertine s’anime tel les films auxquels elle collabore avec Claude Barras.
Oui, en effet, la vache Marta, c’est elle, mais depuis il y a eu Le génie de la boîte de Raviolis et Le grand couturier Raphaël; Albertine est partie en Vacances sur Vénus, A la montagne, En ville et A la mer. Alors que j’ai passé ma propre enfance auprès de Celestine (et d’Ernest), une fois adulte (quoique parfois, je doute de l’être), Albertine m’a ouvert les portes du Salon de Madame Auguste, flanquée d’Une belle paire de fesses et aujourd’hui encore, je rêve de La machine à jouir du professeur Traviole. Son dernier livre aux Editions La Joie De Lire détaille la famille, « celle que l’on aime ou que l’on déteste » me dit-elle. Bimbi fait pudiquement référence à ses propres souvenirs, même si les dessins ne sont pas auto-fictifs. Elle a souhaité dessiner seule un « travail sur la mémoire » de l’enfance, ce passage de la vie qu’elle nomme le « terreau ».
Avant de lui proposer de passer au Big questionnaire, je ne peux m’empêcher de lui poser une dernière question: pourquoi Albertine est-elle inconnue aux bataillons des réseaux sociaux? « Facebook me fait peur… peur que les choses m’échappent, m’accaparent et crée des liens avec une certaine dépendance. Je suis déjà très sollicitée et je veux me préserver. » Albertine donne beaucoup d’elle-même, j’en suis témoin. Au vernissage de son exposition, elle prend le temps pour chaque visiteur, n’expédie aucune question qu’elle soit enfantine ou adulte. Mais rassurez-vous, dans la vraie vie et non sur les ondes virtuelles, Albertine a plus d’un tour dans son sac (elle le vide d’ailleurs pour la RTS ci-dessous); lorsqu’elle m’énumère ses projets, je manque de tomber de ma chaise qui tout d’un coup me semble un manège. Mais qu’il est bon de perdre ainsi pied et de sentir que l’individu ne cesse d’évoluer.

Le lieu qui me ressemble:
En ce moment, la librairie Bagnoud à Dardagny.
Ma cantine officielle:
Chez Luigia.
Chocolat noir ou au lait?
Noir avec des noisettes pour la matière.
Mon objet fétiche:
les chaussures et un stylo Rotring.
Mon livre de Robinson:
La fameuse invasion de la Sicile par les ours de Dino Buzzati.
La Big chanson sur ma playlist:
Pavane pour une enfante défunte de Ravel.
Le film culte que j’ai vu plus de 259 fois:
Victor Victoria de Blake Edwards.
Le super-héros que j’aurai voulu incarner:
Je voudrais avoir le pouvoir d’une bonne mémoire.
Jamais sans…
Un bon lit.
Mon premier dessin:
En Sardaigne à l’âge de 4 ans, j’ai le souvenir de l’avoir dessiné et je m’en souviens car je l’ai vu. C’était une girafe.

Photographie: Tafkaj.
Vidéo: RTS.

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