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Je suis une égoïste

Le souffle coupé, je l’ai tout de suite vu, encore emballé: le double tome, numéro 17, du Journal Egoïste. Je découvre la main de Cate Blanchett couvrant la moitié de son visage et la nudité de Golshifteh Farahani en couverture du Tome I et II, deux images immortalisées par l’objectif de Paolo Roversi.

Dans quelques mois, peut-être quelques années tout au plus, ces deux couvertures ne coûteront plus 60.-; elles seront mises aux enchères comme les derniers 16 numéros et atteindront des sommes inavouables chez Sotheby’s… avis aux spéculateurs.

Nicole Wisniak nous apprend depuis 1977 qu’il faut faire preuve de patience pour être un(e) égoïste: il y a quatre ans, date de la parution du dernier numéro, Keira Knightley partageait l’affiche avec James Thierrée; dans l’article qui lui fut consacré, Patrick Besson poétise avec audace “J’aime ses poignets fins comme les pieds d’une flûte à champagne, ses bras de joueuse de ping-pong, ses épaules de colombe sans ailes”.

L’art possède Gertrude Stein, la presse elle possède Nicole Wisniak: maniaco-perfectionniste, publiant sa revue (mais Philippe Sollers préfère le terme d’oeuvre d’art pour qualifier Egoïste) quand bon lui semble, l’exception qui confirme la règle. Madame Wisniak s’entoure toujours de sa “famille” pour construire un numéro: dans ce dernier-né, David Foenkinos, Charles Dantzig, etc. succèdent à la plume de Jean d’Ormesson et JMG Le Clézio (parmi tant d’autres!).

Molière, “fondateur de la comédie bourgeoise moderne” se voit réincarner en Woody Allen par Adam Gopnik. Gilles Bensimon a imaginé “la femme et la maîtresse de cinq types d’hommes infidèles: le cynique, l’homme du monde, l’indécis, l’inquiet et le collectionneur”: ses doubles vies sont interprétées par Kristin Scott Thomas transformée au fil des pages. Patrick Besson nous fait part de sa complainte des mal-filmés où tour à tour il signe ses correspondances du nom de Marcel Proust, Victor Hugo et même Jésus.

Impertinence, audace, beauté, le noir et blanc, une dimension XXL, des publicités discrètes qui ne vous aveuglent pas de leur tendance vulgaire (car Madame Wisniak choisit et dirige chaque campagne de publicité au sein de son magazine), la justesse des mots, 255 pages d’extase, je le clame haut et fort: je suis une égoïste.

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