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#PEG2014

Scotchée sur mon siège, battant la cadence à l’aide de mon pied, j’ai été éblouie en l’espace de deux soirs par toutes les étoiles électroniques de notre génération. Flashback sur Présences Electroniques Genève qui s’est déroulé du 21 au 22 novembre, la petite soeur du Festival Electron qui a tout d’une Big.
J’avais eu vent sur Arte de l’édition parisienne qui fêtait ses 10 ans en mars dernier, menée à la baguette (de chef d’orchestre) par le Groupe de Recherches Musicales de l’INA et proposant de faire entendre toutes ces musiques électroniques avec le meilleur son possible.
Alors pour écouter ce fameux meilleur son, le festival Présences Electroniques Genève a choisi un lieu taillé à la mesure de son ambition artistique: le bâtiment des Forces Motrices, bousculant ainsi la programmation de ce lieu plutôt classique, parfois un peu trop chic et c’est tant mieux.

Les portes du majestueux Bâtiment se sont donc ouvertes à 20h précises où l’acousmonium tenait la vedette sur la scène. Cet orchestre monstrueux composé d’une pléthore d’hauts-parleurs au design contemporain (de 40 à 100 enceintes selon la salle où il prend place) est un dispositif créé et pensé par François Bayle pendant sa direction de l’Institut National de l’Audiovisuel en 1974. Il restitue chaque couleur de chaque son: les basses, les aigus, effet d’éloignement ou de proximité et il embrasse à pleine bouche son public. Le son nous sort des tripes sans jamais irriter nos tympans. Bien au contraire, il est d’une pureté incroyable.
Plusieurs artistes ont donc pris possession de ce monstre (sacré) accompagnés d’une scénographie signée Sigmasix. A commencer par Plaid dont les mélodies solaires m’ont fait l’effet d’un voyage dans l’espace: pour faire bref, j’ai plané, à la limite du vertige. Avant de me prendre une claque monumentale, laissée chaos, sous le choc de Matthew Herbert (alias Doctor Rockit, Radio Boy, Mr. Vertigo, Transformer ou encore Wishmountain pour faire court). Le maestro nous a raconté quelques secondes avant de balancer les sons que le 11 septembre, ce dernier devait faire un gig le soir-même lorsque les attentats ont eu lieu. Croyant vivre ses derniers instants, il a enregistré les sons qui émanaient de la terreur pendant plus de 12 heures. Plongée dans l’effroi de New-York, il nous a livré sa version d’Apocalypse Now au son des ambulances, buildings qui dégringolent et la panique de ne pouvoir obtenir une ligne de téléphone qui fonctionne. Effroyable de vérités sonores, Matthew a composé non pas des mélodies mais l’histoire… en live.
Même heure, même lieu, mais le lendemain, c’est un ancien chercheur en génétique devenu alchimiste du son qui m’a hypnotisé avec sa dernière création inédite fignolée dans les studios de Radio France. Max Cooper s’est emparé de l’acousmonium avec sa rythmique animale, viscérale. Transportée, il m’a vidé de toutes mes angoisses pour laisser place ensuite à une gaité infinie composée par le trio de musiciens vertigineux, j’ai nommé Brandt Brauer Frick. Attirée comme un aimant, je me suis approchée au plus proche de la scène, admiré le jeu de baguettes du batteur, la gestuelle des DJs et je m’en suis allée, loin, très loin, dans un bonheur que seule la présence d’artistes permet de goûter: l’extase. Un rêve, pourtant bien éveillée…

Brandt Brauer Frick LIVE @ Présences Electroniques Genève 2014 from My Big Geneva on Vimeo.

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