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Promenade littéraire

Mercredi dernier, j’ai quitté mon lieu de travail direction la vieille-ville de Genève pour assister au vernissage d’Alyâa Kamel et Martin La Roche chez Bonhams. Contempler des oeuvres d’art, qui plus est lorsqu’elles émanent de l’imaginaire d’artistes-amis, faire connaissance ou retrouver son entourage habituel, je crois qu’il n’est pas de joie qui, davantage, plonge mon coeur dans le bonheur. Double A: l’Art et l’Amitié.
En chemin, il faisait si beau qu’à force de croiser les genevois agglutinés aux terrasses de café, sourires radieux, une envie soudaine de profiter de quelques instants de quiétude ensoleillée s’est fait ressentir et j’ai suivi le troupeau. La brebis (grecque) s’est ainsi installée à la terrasse du Café Slatkine.

La commande passée au bar (j’étais pressée, Alyâa, Martin et leurs oeuvres m’attendaient), mon regard se pose sur la couverture bleue d’un livre, un bleu quasi identique à celui du graphisme de My Big Geneva. Je reconnais le trait de crayon de Pierre Wazem en un seul coup d’oeil. Premier réflexe (toujours le même lorsque je rencontre un livre): le retourner comme une crêpe et lire le résumé. En caractère gras: “préface de Darius Rochebin” achève le dit résumé qui me donne l’eau à la bouche. Ce livre s’ajoute à ma commande. Et je sais déjà qu’il faudra m’armer de patience jusqu’au jour du Seigneur, car le seul Seigneur auquel je crois sans aucun doute, c’est le livre et je lui réserve souvent mon dernier jour de la semaine (ou le premier jour selon les religions bibliques).

Dimanche 19 mars enfin arrivé, la veille du printemps – signe de bonne augure – le soleil est à nouveau au rendez-vous. Je saute du lit le coeur léger; El Chocopop (mon cocker américain) me fait signe que c’est l’heure de la promenade. Oui mais aujourd’hui El Chocopop, nous allons faire une promenade littéraire aux éditions Slatkine et croiser des regards sur Genève.
Du chapitre « Miracle aux Grottes » écrit par Marina Salzmann au « Parc de la Grange et la cabane quatre étoiles » de Jean-François Duval, en passant par le « 8, rue des Cordiers » (Michaël Perruchoud), « La rade » (Laurence Boissier), le « Boulevard Carl-Vogt » (Antonin Moeri), je me suis baladée en compagnie d’auteurs à la plume exquise, El Chocopop tenu en laisse. Depuis Talleyrand, chacun sait qu’-« il y a cinq continents, et puis il y a Genève » relate Jean-Michel Wissmer. Non, je ne le savais pas.

Une pause s’impose lorsque j’entame le chapitre rédigé par Guillaume Rihs (mon préféré): « La Cité de…? »; j’ai choisi le mur des Réformateurs au vu du contexte. Face à Farel – un Français qui apporte la Réforme à Genève – Calvin – un Français qui consolide la Réforme à Genève – de Bèze – un Français qui succède à Calvin – et Knox l’Ecossais, je ris aux éclats lorsqu’un des élèves du récit demande: « Pourquoi ils n’ont pas mis des Suisses? »…

Dernier chapitre, dans le tram 12, destination la cité Sarde où j’habite:
Genève, ville internationale, ville d’accueil, ville cosmopolite et multiculturelle, Genève à la prétention triste, à la simplicité noble, à la sobriété froide, Genève aux rues calmes, aux passants rares aux heures du sommeil, Genève au bonheur fade, aux arbres rassasiés de lumière et d’ennui, Genève où l’on ne torture pas où l’on assassine rarement, où pas une bombe n’est tombée, Genève berceau du Mont-Blanc quant il émerge avec netteté hallucinante de la brume azurée qui monte du Léman… Genève, toi qui te prétends miroir des Alpes et dont l’énorme falaise grise cherche en vain son reflet dans tes eaux tranquilles, toi qui n’as pas deux coins de rue semblables, toi qui, comme une grande capitale que tu n’es pas, ne veux pas ignorer qui tu es, toi qui contiens le désordre de tes gènes latins dans une apparence harmonieuse, sévère, luxueuse, toi enfin que Stendhal a décrite comme une fleur sans parfum, Genève… Qu’as-tu fait de ton âme?

L’âme de Genève chez monsieur Pierre Béguin, elle se trouve dans son peuple. Et si le coeur vous en dit, lisez My Big où une pléthore d’âmes genevoises, frontalières, expatriées ou de passage se baladent au travers des mots… De préférence le dimanche, après la messe 🙂

“Regards croisés sur Genève, Promenade littéraire”
Illustrations et couverture de Pierre Wazem. Préface de Darius Rochebin.
Editions Slatkine, 2017.
Prix: 25 CHF (disponible au Café Slatkine ou en ligne ci-dessous)

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