Fondé en 1956, le Festival Baalbeck promeut la culture, le tourisme et la paix. Au milieu des ruines gréco-romaines, Maurice Béjart, Ziyad Sahhab, Ibrahim Maalouf, Lisa Simone, Ella Fitzgerald, Miles Davis ou encore Jean-Michel Jarre, sont venus interpréter leurs œuvres pour un public qui n’a cessé de grandir au fil des années.

Selon Maurice Béjart, le Festival Baalbeck a acquis ses lettres de noblesse lentement mais avec force. Pour lui, cette ville antique n’est pas composée de ruines, « ce sont des choses vivantes » qui nous apportent une richesse intérieure. Pour Jean Cocteau, « Baalbeck est le meilleur lieu pour monter de grands spectacles ».

On vient à Baalbeck pour un pèlerinage afin de cultiver l’espoir.

Pendant la crise sanitaire, le Festival s’est tenu en ligne et a offert un melting-pot de jazz, rap, hip-hop, électro et rock hindé:
« Sound of Resilience » a récolté plus de 11 millions de vues.

Pour cette édition live 2023, la présidente du Festival Nayla de Freige, qui vient de recevoir le Grand Prix du rayonnement francophone, nous a accordé un peu de son temps pour répondre à nos questions.

Quelle est la mission du Festival Baalbeck?

Lorsque le Festival de Baalbeck a été créé en 1956, sous l’ impulsion du président de la République Camille Chamoun, la mission du Festival était de promouvoir le Tourisme et la Culture au Liban. Le site de l’acropole romaine de Baalbeck, dans les temples romains les mieux préservés du monde, offrait un lieu exceptionnel pour présenter les spectacles. 

Cette mission perdure. Nous donnons une place privilégiée aux spectacles internationaux de grande qualité, aux créations locales, à l’échange entre Orient et Occident et au dialogue culturel. Nos spectacles sont très variés pour attirer un public qui vient d’horizons différents.

Quelle est la thématique de cette nouvelle édition?

Après la pandémie et face à la crise politique, économique et sociale que traverse le pays, nous avions privilégié les artistes libanais qui se trouvaient aussi en pleine crise existentielle. 

Cette année, grâce au soutien de deux ambassades européennes, l’Italie et l’Espagne et au soutien de la région de l’île de France nous relançons notre mission qui prévoit d’inviter de grands noms internationaux. Ceci aussi avec l’ aide de mécènes de la diaspora et des mécènes du Liban. L’aide de l’Etat qui était importante par le passé est devenue inexistante, les banques libanaises qui traditionnellement étaient de gros sponsors n’aident plus.

J’aimerais remercier notre partenaire la société CMA CGM. 

Tout en reprenant notre dimension internationale, nous aurons aussi le plaisir d’accueillir de merveilleux artistes libanais, comme toujours. 

Comment le festival a su s’adapter aux changements, parfois brutaux, depuis sa création?

Nous sommes en pleine résilience, voire résistance. Nous n’abdiquons pas, nous nous adaptons. 

Un souvenir à partager avec nos lecteurs?

J’ai tellement de souvenirs forts qu’il est difficile de parler d’un seul souvenir. Nous avons vécu des moments d’émerveillements, de grandes émotions avec des artistes exceptionnels. Nous avons connu des moments d’angoisse quand la guerre syrienne se déroulait à 40km à vol d’oiseau du Festival. 

Nous avons frisé le désespoir avec un pays qui s’éffondre, mais nous avons préféré choisir le combat culturel et continuer contre vents et marées car la culture est notre oxygène. 

Comment envisagez-vous le futur du Festival Baalbeck?

Le Festival de Baalbeck a aujourd’hui 66 ans. Il a du s’arrêter plusieurs fois, se délocaliser, pour très vite retourner dans les temples. C est une institution qui évolue, s’adapte, pour continuer sa mission première, rester un flambeau culturel pour le Liban.

Parmi le cru 2023, il y aura Roberto Bolle & Friends, l’ensemble Al-Kindi et Imany avec son violon vaudou. En attendant de vous y retrouver ou afin de vous mettre l’eau à la bouche, cliquez sur play ci-dessous pour écouter le live de Ghenwa Nemnom au temple du Festival Baalbeck.

S-E-N-S-A-T-I-O-N-N-E-L!