FR
|
15min avec Flying Steps

À quelques jours de la venue de la troupe de danseurs Flying Steps, me voici dans l’antre du théâtre de Beaulieu à Lausanne devant les 2 vedettes de « Flying Bach« : la danseuse Ya-Chun Tsai et le b-boy chorégraphe Mikel alias Michael Rosemann. Entre deux grand écarts, des arabesques et quelques pirouettes, nous avons parlé évidemment de Jean-Sébastien Bach et de danse. 

Quel est votre premier souvenir de la culture hip-hop?

Mikel: j’ai grandi au sein d’une famille nombreuse et j’étais le plus jeune de la fratrie. Mes frères et soeurs ainés regardaient tous MTV. J’entendais du hip-hop en fond et à l’abri des regards, j’ai tenté de reproduire les mouvements que je voyais dans les video-clips.
Mais c’est véritablement lorsque j’ai participé à un workshop d’initiation au hip-hop que j’ai rencontré cette culture: il y avait des ateliers graffiti, MC, DJ et breakdance. J’ai choisi le breakdance et appris les bases. Le hip-hop est plus particulièrement le breakdance ont été des hobbies pendant toute mon adolescence jusqu’à ce que j’en fasse ma profession. 

Ya-Chun: enfant, mes parents ne m’autorisaient pas à écouter ce genre de musique. Ce n’est qu’en grandissant que j’ai été confrontée à la culture hip-hop; j’ai tout de suite été attirée par cette liberté et le “flow”. En danse classique, on ne “flow” pas vraiment. 

Mon professeur – élève de Béjart – avait l’habitude de dire que la danse classique, c’est à la base de toute danse. Le classique demande une telle rigueur qu’il est ensuite plus facile d’appréhender d’autres danses. Êtes-vous du même avis Ya-Chun?

Ya-Chun: je dirai que physiquement c’est plus facile en effet. Mais c’est une autre mentalité à laquelle il faut s’adapter.  

Qu’aimeriez-vous dire aux personnes quelque peu sceptiques d’écouter du Bach en regardant du breakdance?

Ya-Chun: il faut d’abord voir avant de se faire une opinion. 

Mikel: tout d’abord, je pense qu’il faut être ouvert d’esprit dans le monde dans lequel on vit, peu importe les circonstances. Il y a 10 ans, lorsque l’idée de ce show a été créée, personne n’y croyait. Nous avons eu beaucoup de difficultés à réunir des artistes des deux milieux, que ce soit du breakdance ou du classique. Cependant, lorsque vous vous engagez dans une voix, il faut le faire avec respect: nous n’avons pas modifié la musique de Bach, nous l’avons laissé telle quelle mais nous avons décidé comment nous pourrions danser sur sa musique. Ensuite, nous avons invité les médias à venir découvrir ce que nous avions créé… ce fut une révélation. En une semaine, les 15 premiers shows ont été sold-out. Il ne s’agissait plus alors d’une culture face à une autre, mais d’une communion universelle. 

Quel est le message que vous essayez de communiquer?

Mikel: justement l’ouverture d’esprit. Cela va faire dix ans que nous parcourons le monde avec ce spectacle; nous sommes même allés aux Etats-Unis où le hip-hop est né et Flying Bach a été accueilli avec le même enthousiasme. On nous a dit que ce que nous faisions, c’était l’avenir du hip-hop. 

Ya-Chun, est-ce que vous vous considérez comme une b-girl?

Ya-Chun: j’aimerai bien être une b-girl mais je ne le suis pas. Je suis tout simplement un membre de la troupe Flying Bach. Il m’a fallu du temps et beaucoup de travail pour intégrer la troupe avec mon type de formation. Mais regarder les b-boys danser est très communicatif et très porteur. Petit à petit, ce n’est pas tant les pas que j’ai appris, mais le groove. 

Mikel: chaque danseur de notre troupe a un sentiment puissant d’appartenance car nous recherchons la beauté dans le métissage justement de différentes danses. Et Ya-Chun n’est pas une exception à la règle. 

Les mots se sont échangés assis à même le sol du théâtre de Beaulieu. Le rapport au sol est d’ailleurs si différent entre le classique et le breakdance: le ballet impose d’être bien ancré au sol, poids vers l’avant, les mains ne le touchent jamais. Dans le breakdance, c’est tout le contraire. Et Ya-Chun et Mikel me montrent alors comment les deux danses se mélangent, Bach est bien présent, diffusé par la U Boom. C’est beau, c’est même très beau. Je vous laisse découvrir un little aperçu avant de vous retrouver le 18 mai pour le Big show. Les sceptiques peuvent rester chez eux.

Photographie & video © My Big Geneva

Pensez Big
1 – EXTRA-ordinaire
My Big Geneva partage des lieux, événements et personnalités hors du commun.
2 – Gratuit
S’inscrire à la newsletter de My Big Geneva ne coûte rien.
3 – Curieux
Car ce n'est pas un vilain défaut.
4 – Ouvert d'Esprit
Clé fondamentale pour prétendre au bonheur.
5 – Garanti sans spam
My Big Geneva ne communique pas votre email à un tiers et surtout, My Big Geneva n’harcèle ni votre boîte mail, ni le feed de vos réseaux sociaux.