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Aujourd’hui j’ai croisé Jérémie Burgdorfer…

En plein préparatif du vide-dressing au Paradis avec Mes Pulls Font La Manche, j’ai croisé parmi les Anges du domaine le nouveau directeur général: Jérémie Burgdorfer. Jérémie est né et a grandi au Paradis (quelle chance!) avant d’évoluer dans le monde des RH et de co-fonder l’agence de communication Buxum.

 

Au fil des vendanges, son père Roger lui apprend le métier; un métier auquel il prend goût. La transmission ne s’est pas faite du jour au lendemain; tout comme la terre, il a fallu cultiver ce savoir-faire avant d’en récolter le fruit, puis le vin.

 

Comment le Paradis a-t-il été créé?

Mes parents, Rosette et Roger, se sont rencontrés à la poste du village de Satigny. Ma mère effectuait un remplacement professionnel et mon père était vigneron-tâcheron. Mon père a appris son métier de viticulture et de pépiniériste auprès de mon grand-père et au départ, quand mes parents créent le domaine du Paradis, une petite partie de la vigne venait de mon grand-père mais le plus gros de l’activité c’était la pépinière. Les champs qui entourent le chemin qui mène au domaine étaient à l’époque la pépinière avec ces plants de vigne. Le domaine s’occupait alors du greffage. 

 La Rive Droite (790 ha selon Genève Terroir) dont Satigny où le domaine du Paradis a été créé, est la plus grande commune viticole de Suisse. Rosette et Roger y construisent leur premier outil de travail en 1983: une habitation de 35m2 et un local de 60m2. Ce n’est qu’en 1987 que le Paradis dispose d’une cave, d’un local à greffes et de deux celliers de stockage. La pépinière laissera complètement sa place au début des années 2000 à la vigne mais Roger, qui fut président de la fédération suisse de pépiniéristes, restera très impliqué dans le milieu.

 

Aujourd’hui le Paradis, c’est…

35 hectares de vigne et une production de 300’000 bouteilles par année. Au tout début, nous cultivions 1.5 hectares de vigne. Nous ne sommes pas propriétaires de génération en génération, une grande partie de cette surface n’est donc pas notre propriété. Ce sont des vignes que nous louons à des familles qui ne travaillent pas la terre mais qui les possèdent. C’est très courant, notamment dans le Valais.

 

Mais pourquoi le Paradis?

Aujourd’hui on mesure la force positive que le terme de Paradis suscite mais ce n’était pas le cas en grandissant dedans. Mon père est né dans une maison à Satigny loué part mes grand-parents, qui existe toujours d’ailleurs et qui s’appelle la maison du Paradis car elle est cadastrée au chemin du Paradis. Et c’est l’unique maison de ce chemin. Il a donc nommé le domaine du Paradis en référence à la maison de son enfance dans laquelle il a vécu pendant ces 20-25 premières années.

 

Ici, c’est ton Paradis maintenant?

Cela dépend de la conception qu’on a du paradis; il y a des journées difficiles et des moments compliqués comme partout, mais c’est un peu ma forme à moi de paradis. C’est un environnement où tu te sens en sérénité, où tu es fier de ce que c’est et qui te pousse à être meilleur un peu tous les jours. Donc oui c’est une forme de paradis. Je suis la première génération à reprendre car la génération avant moi a créé donc c’est très nouveau comme dynamique d’avoir quelqu’un qui reprend. Du coup, moi en tant que repreneur, je suis très directement impacté par la genèse, par l’essence de l’entreprise parce-que je l’ai vécue quand j’étais petit. C’est une transition qui est géniale à vivre mais qui a aussi beaucoup de défis.

 

Perpétuer le Paradis fut une décision évidente?

J’ai toujours eu de la peine d’aller dans les chemins tout tracés. Et immanquablement quand tes parents ont une entreprise, qui plus est une entreprise dans l’agriculture en général, souvent dans notre culture ça va être à la génération suivante de rependre donc il y a un peu cette évidence. Mais moi, je n’aimais pas le fait que si je le voulais, je pouvais l’avoir.
Avec ma soeur, nous avons toujours participé à la vie du domaine en fonction de notre âge; enfant et ado, la semaine de vacances d’octobre se passait à faire les vendanges. Mon père m’a aussi confié une parcelle de grenache, qui existe toujours, que j’ai appris à cultiver. Adulte, je venais le dimanche travailler avec mon père et ces moments ont apporté un peu de romantisme à cet univers. Cependant, j’ai eu besoin de m’aguerrir professionnellement ailleurs et surtout je ne voulais pas être le fils de… Et en faisant autre chose, il y a eu l’envie de revenir. L’envie de perpétuer une belle histoire.
Quand j’ai pris cette décision, j’ignorais encore sous quelle forme j’allais perpétuer cette histoire et je vivais ce côté indépendant avec Buxum dans un tout autre milieu et contexte. Donc la transmission-transition s’est faite progressivement avec mon père sur 3 ans. Et depuis 18 mois, je suis complètement dans l’opérationnel du domaine. 

 

Jérémie avait l’habitude de dire à son père: “je ne pense pas que j’aurais fait ce métier là si ma famille n’avait pas un domaine et si ma famille n’avait pas grandi dedans” car la passion de ce métier de la terre ne fut pas un coup de foudre. La passion est venue avec le temps, la transmission, le travail… et un retour aux sources. Pour déguster un peu de ce Paradis, transmis à Jérémie, il y a évidemment un shop en ligne et une distribution auprès de Nicolas, Globus ou Manor.  On peut aussi boire du Paradis dans les restaurants tels que le Café De Peney ou dans les bars à vins comme le Qu’Importe; sinon il faut se déplacer au domaine (et qui refuserait de visiter le Paradis????) où dégustations, événements et visites ponctuent le quotidien des Anges.

Il est coutume de terminer les Big interviews par un questionnaire, le voici: 

Un lieu qui te ressemble
La maison du Paradis.
Ta cantine officielle
Je suis très volage… Je retourne cependant avec plaisir au Café de la Paix.
Chocolat noir ou au lait?
Je suis en train de changer… c’était le lait, mais c’est en train de devenir le noir (rires).
Ton objet fétiche
Mon piano.
Ton livre de Robinson
Nos étoiles contraires de John Green.
Le film que tu as vu 40’000 fois
Non je n’ai pas de film comme ça mais j’ai un match de tennis Federer v Safin en demi-final à l’Open d’Australie en 2005.
Un artiste sur ta playlist
Je suis incapable de donner le titre du chanson mais j’ai écouté récemment Irma.
Un instagramer que tu suis avec conviction
https://www.instagram.com/nielsack/ 


Photographie 
© Didier Jordan

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