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Les Jardins de Pierre Le-Tan

A défaut d’avoir la main verte, j’ai un penchant nettement prononcé pour l’illustrateur Pierre Le-Tan qui dans “Jardins, les vrais et les autres” nous livre un manifeste de résistance botanique avec l’écrivain Umberto Pasti.

Et si je suis tombée amoureuse du trait de Pierre, c’est en partie à cause du New Yorker bien évidemment.

Retournons cependant à nos jardins: en 157 pages, ce livre nous offre une radiographie de notre société à travers ses jardins et surtout ses propriétaires. A commencer par celui du collectionneur, chapitre dans lequel j’apprends que Louis XVI collectionnait les…. patates. Il portait d’ailleurs une fleur de patate à sa boutonnière. Je poursuis mon apprentissage au chapitre suivant et peux dorénavant narguer quiconque de connaître la signification d’un parterre-partouze, des strélitzias phalliques et des pélargoniums pourprés. Je vous invite d’ailleurs à admirer la forme d’un clitoridon officinalis afin d’être convaincu que les jardins pornos existent: Umberto Pasti les décrit à la perfection dans ce deuxième chapitre, interdit aux moins de 18 ans, cela va de soi. Le dessin de Pierre Le-Tan est aussi explicite.

 

Mais de loin, mon jardin préféré est celui du riche (parmi le jardin de dame, design, mauresque, du pompiste, public, etc.), très certainement car j’ai eu à de maintes reprises l’opportunité de le voir à Genève. Je vous cite l’une de ses descriptions: “notre milliardaire d’aujourd’hui ne saurait nourrir moins de considération pour sa roseraie. Et si, après le déjeuner, il la montre à ses connaissances venues dans sa villa pour tuer le temps avant le match de football retransmis sur la chaîne dont il est propriétaire, c’est avec détachement et froideur, comme s’il disait: “voilà. Moi qui possède tout, j’ai aussi cette connerie de roseraie.” (S’il était plus sophistiqué, plus snob ou complexé, il énumérerait, mais en latin et avec moult foutes, le nom des plantes qu’il leur montre”.

 

Avant de vous laisser jardiner à travers cette lecture, petite mention hilarante concernant le rond-point, ce “parterre d’apparat. Encouragés par leurs architectes et leurs paysagistes qui sont de mèche avec des pépiniéristes en mal de publicité prêts à distribuer de généreux pots-de-vin, maires et adjoints, ont décidé d’y concentrer le plus grand nombre possible de bizarreries, afin de montrer à tous les automobilistes combien la ville annoncée et saluée par le rond-point est à la page, moderne, audacieuse et “culturelle”.


Les Jardins, les vrais et les autres, Umberto Pasti et Pierre Le-Tan

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