Ziyad Sahhab

Genève a découvert Ziyad Sahhab et ses musiciens en 2017, lors de l’événement Orient Meets Occident avec le soutien de l’Arab Bank Switzerland

Oudiste mondialement reconnu, Ziyad Sahhab a la musique dans le sang. Fils du critique de musique Victor Sahhab et neveu du chef d’orchestre Salim Sahhab, l’artiste étudie la philosophie au Lycée Adbel Kader. Il y rencontre Rousseau et l’univers romantique de Suskind avant de chanter des textes soufis de grands poètes tels que Ibn al Farid ou El Hallaj. Entre Bach ou Mozart et Pink Floyd ou Miles Davis, son coeur  balance… au rythme d’une création musicale hors pair. 

Avec la troupe Shahhadin ya baladna (Mendiants ô mon pays), il rencontre le succès au Festival Shams à Beyrouth avant d’émouvoir un public devenu international, mais surtout fidèle, notamment lors des manifestations francophones de Cahors.

 

C’était comment Genève?

L’une des meilleures expériences de ma carrière à tout point de vue. L’organisation de l’événement Orient Meets Occident nous a donné l’opportunité de jouer dans des conditions extraordinaires. Je me souviens de la beauté de l’Alhambra et de ce public, qui malgré le fait qu’il ne comprenait pas les paroles de mes chansons, nous a fait honneur.
Pour moi, la Suisse est un exemple de fusion de plusieurs cultures. J’ai été très touché par ce public genevois car je viens d’un pays qui a souffert et souffre encore de sa multiplicité vis-à-vis de la religion et de ses ethnies, au lieu de transformer cette diversité en une source de richesse.

 

Un album live en pleine pandémie, cela donne…

“Live at al Madina theater featuring Lamia Ghandour” est mon dernier album live enregistré entre les confinements. Les 17 chansons que j’ai composées ont été écrites par des poètes tels que l’égyptien Mohammad Khair et bien d’autres. Lamia Ghandour les chante avec moi et vous pouvez écouter l’album sur ma chaîne Youtube ou le télécharger sur Spotify, Deezer, iTunes, etc. 

 

Sur les réseaux sociaux, Ziyad Sahhab prend son oud et offre à ses followers des lives d’une spontanéité inouïe et un talent reconnu mondialement. Il pose son Smartphone, enclenche la caméra, se sert un verre de vin et nous rend témoin de sa relation viscérale avec son instrument de musique.

Est-ce que les réseaux sociaux vous sont utiles par les temps confinés?

Je dois avouer qu’avant la pandémie, je m’en fichais un peu. Je n’avais même pas de chaîne Youtube.
Être loin de la scène m’a forcé d’une manière agréable à trouver de nouvelles façons d’interagir avec le public afin de garder ma raison pendant ces moments difficiles.
Dans ma dernière vidéo en direct sur Facebook, j’ai chanté une chanson que j’ai composée pendant la pandémie, et elle est incluse dans mon nouvel album. Écrites par Mohammad Khair, les paroles tournent autour de l’élément de la peur et de la façon dont cela pourrait être contraignant pour les gens, en particulier pour les artistes.

La musique, c’est…

Ma première langue. Il m’est bien plus facile de communiquer à travers la musique et ainsi exprimer mes pensées, mes émotions et ma souffrance. Mon oud est mon meilleur ami. Il est toujours là lorsque j’ai besoin de lui; il ne vous parle que lorsque vous le lui demander et il est toujours partant pour apprendre de nouvelles langues avec moi.